Test de « Une faim de loup »

Test de « Une faim de loup »

1 mars 2021 0 Par Mugen

Nous sommes en 2001, une célèbre téléréalité est sortie… je ne parle pas de Loft Story mais bel et bien de « Une faim de loup » sorti sur PlayStation et PC.

Vous incarnez Ralph, le cousin de Vil Coyote, lui ne s’intéresse pas plus que ça à Bip-Bip, ce qui l’attire, ce sont les moutons gardés par Sam le chien de berger. Mais à l’instar de son cousin il n’arrive jamais à les attraper et se fait frapper par Sam à chaque tentative ratée.

Une fois de plus Ralph échoue dans son kidnapping, il rentre donc chez lui se détendre. Cependant une visite impromptue le tire de son repos ! Il s’agit de Daffy Duck le célèbre canard qui pour l’occasion s’est reconverti en présentateur de téléréalité !

Il vous emmène donc dans sa limousine sur le plateau de cette émission qui consiste à subtiliser les seize moutons de Sam, sauf que cette fois vous serez filmé. En contrepartie de vos diffusions publiques vous bénéficierez des conseils de Daffy et du matériel ACME.

Vous prenez donc le contrôle du coyote dans ce jeu Français développé par Infogrames Lyon, qui profite d’excellents doublages officiels pour les quelques voix qui jalonnent le jeu (surtout celle de Daffy) et vu que nous retrouvons l’univers ACME et des Looney Toons, vous vous doutez bien que l’humour sera un des piliers du jeu !

Après un bref tutorial qui vous apprendra à contrôler la caméra, sauter, faire un double saut, courir et non sans vous placer quelques gags au passage vous entrerez enfin dans le vif du sujet !

Pour situer le type de jeu nous sommes face à un Puzzle-game. Chaque niveau représente une zone où vous devrez subtiliser un des moutons sous la garde féroce de Sam.

Bien que les premiers niveaux ne posent aucuns problèmes au niveau de la réflexion, ça se corse rapidement une fois le premier tiers du jeu terminé ! Dans chaque niveau une pointeuse est particulièrement bien caché, la trouver vous octroiera un « point de bonus » pour débloquer des… bonus tel qu’un storyboard, des croquis du jeu etc… C’est une façon supplémentaire pour s’ajouter un challenge, de nos jours cela aurait été une feature en DLC ou réservé à une probable version collector, alors profitons de ce genre de petits plaisirs tant qu’on nous les proposait encore !

Pour en revenir à l’aspect puzzle du jeu, la courbe de difficulté est relativement bien dosée ! Si les premiers niveaux se bouclent en une dizaine voire une quinzaine de minutes on atteint très vite l’heure de jeu par niveau si tant est qu’on ne se gâche pas l’intérêt du jeu en jetant un œil aux solutions. Les éléments de gameplay se dévoilent petit à petit pour arriver à nous proposer du contenu intéressant tout le long du jeu. Il est vrai que j’ai un petit faible pour l’arsenal ACME, en effet les mines, trampolines, catapultes et autres élastiques géants me font toujours rire et ce même quinze ans après la sortie du jeu.

Vous devrez faire preuve d’ingéniosité pour utiliser les objets correctement, en effet, un ventilateur a plusieurs autres utilités que celle de vous rafraîchir, vous pouvez par exemple vous en servir pour diffuser une odeur ou s’en servir d’hélice pour votre radeau. Ce n’est qu’un court aperçu des manœuvres ingénieuses que vous allez devoir mettre en place. Ceci dit plus les niveaux passent plus les solutions seront dures à trouver !

Mais je vous vois déjà derrière votre écran : « Chouette, un puzzle game looney toons, assez mature apparemment, vite que j’aille l’essayer ! »

Malheureusement tout n’est pas rose dans ce jeu. Bien que le level design soit super ingénieux, le gameplay est en revanche extrêmement strict et frustrant. Sans vouloir vous spoiler vous devrez affronter un boss, qui devient vite pénible car aucune erreur n’est tolérée et le gameplay côté manette est approximatif ; de même dans le niveau 12 vous vous retrouverez face à un mini jeu de rythme obligatoire qui est à réussir avec un timing très très serré, au point que j’ai failli arrêter le jeu à ce moment tellement cette partie est pénible, heureusement que l’enrobage du jeu Looney Toons est séduisant sinon je ne pense pas que je serai arrivé au bout.

Au-delà de ces aspects parlons des graphismes. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils sont très propres et ce même si le niveau d’exigence requis pour coller au standard de ce cartoon est accessible, le rendu est pleinement satisfaisant. Les bruitages sont officiels c’est un excellent point de ce côté, en revanche où est passé la musique ? Elle est presque inexistante et c’est vraiment dommageable, car les longues minutes où l’on cherche à mettre en place un stratagème de subtilisation semblent devenir des heures, hormis cette vague musique d’ascenseur complètement anodine il n’y a vraiment rien, une vrai point noir pour ce genre de jeu. Cependant dans l’ensemble c’est un jeu agréable, adapté à toutes tranche d’âge, avec un humour qui fait mouche à tous les coups !

Côté sauvegarde on fait dans le classique, une carte mémoire et c’est parti, pareil côté PC, 4 slots disponibles, une sauvegarde auto entre chaque niveau. Cependant dans les niveaux pas de sauvegarde, mais à chaque échec (découverte par Sam, réception de boulet de canon dans la figure, chute dans un canyon…) vous reprendrez quelques instants avant la décision fatidique ce qui limite le côté frustrant ne nous obligeant pas à refaire de longues séquences avant de tester une nouvelle approche, c’est très appréciable !

Si je devais être tatillon je reprocherais au jeu le twist de fin, que je ne vous révèlerais pas. Mais au vu de la licence et de l’univers à disposition j’en attendais beaucoup plus.

Les plus :

  • Les Looney Toons !
  • Voix et bruitages officiels
  • L’ingéniosité à mettre en place

Les moins :

  • L’absence de musique
  • Quelques bugs

Accueil critique : Le jeu a été bien reçu et tourne autour de 70% selon gamerankings et metacritic, en revanche sa sortie tardive (début 2001) alors que la PlayStation 2 était déjà dans les étals en a fait un jeu confidentiel avec 120 000 unités vendues (50 000 en Europe, 70 000 aux USA et très peu au Japon)

CCC [Combien ça côte ?]: Début 2021, la cote du jeu est d’environ 15€ pour une version PlayStation complète, trois éditions sont sorties, la Black label (version standard first print, une version platinum, et une best of infogrames). Sur PC vous le trouverez pour environ 5€ cependant j’ai eu du mal à le faire tourner correctement sous Windows 10 et un bug bloquant m’as fait arrêter cette version

Le Protips : Vous avez beau finir les quinze niveaux il vous manquera des moutons à capturer… Si vous fouillez le plateau comme il se doit vous pourriez p’tête trouver un ou deux niveaux cachés

Quick Facts: Saviez-vous que Ralph E. Coyote tire son nom d’un employé de Warner Bros ?

Le mot de la fin : Ce jeu n’a malheureusement pas eu le succès mérité, bien qu’il ait quelques défauts, ce jeu mérite bien un peu de votre temps si comme moi vous aimez les Looney Toons, et que vous aimeriez voir un Coyote gagner quelque chose d’autre qu’une humiliation.

PS – Edward à fait une critique vidéo d’une faim de loup en décembre 2016, joli hasard j’avais déjà prévu le test je suis globalement d’accord avec lui-même si je trouve qu’il surestime un poil le jeu.