Test d’Eternal Darkness : Sanity’s Requiem

Test d’Eternal Darkness : Sanity’s Requiem

30 septembre 2020 0 Par Mugen

« Deep into that darkness long I stood there, Wondering, Fearing, Doubting…« 

Edgar Allan Poe

C’est par cette citation du célèbre écrivain que le jeu se lance… Êtes-vous certains d’être prêt pour le voyage qui vous attends ?

Cette production de type « Lovecraft-ienne » est développée par Silicon Knights en 2002 pour le GameCube.

Ce titre nous conte la destinée d’une famille à travers les siècles dans son combat contre les forces du mal. Nous parcourrons cette destinée à travers différents emplacements du globe, différents siècles et personnages.

Cette lutte ne sera pas une promenade de santé. Bien que tous les protagonistes incarnés ne soient pas forcément de la famille Roivas, leurs actions affecteront plus ou moins directement cette lutte pour repousser les ténèbres.

Eternal Darkness, prends le temps de narrer son histoire, même si vous vous sentez un peu jeté dans le bain de manière abrupte. En prenant un peu de recul vous verrez que tout a bien été amené, et je vais faire au mieux pour éviter de vous dévoiler l’intrigue…

Il est 3H33, le téléphone sonne, Alexandra apprends le décès de son grand père, et est appelée à se rendre dans la demeure familiale pour confirmer l’identité du défunt. S’ensuit une ellipse de deux semaines pendant laquelle notre héroïne perd confiance envers les forces de l’ordre pour élucider ce meurtre et décide de mener sa propre enquête.

Elle va donc commencer par emménager à Rhode Island, dans la demeure où s’est déroulé l’incident… Vous prenez le contrôle d’Alex dans cette résidence lugubre que vous commencez à explorer pour rapidement tomber sur un livre dont le cuir semble être fait en peau humaine, mais dès que vous le touchez, vous perdez connaissance et vous vous retrouvez en Perse, 26 ans avant JC dans la peau de Pius Augustus…

Tu veux ma photo ?
Un peu de lecture avant d’aller dodo ?

Sans être un véritable premier chapitre (le jeu est découpé en onze chapitres), cette mise en scène place les protagonistes principaux et les détails nous serons fournis en temps voulu à travers l’incarnation des différents personnages : nous aurons le droit à Ellia la danseuse qui rêve d’aventure, à Anthony le messager de Charlemagne, en passant par Edwin Lindsey un ersatz d’Indiana Jones etc…

Chacun a ses propres caractéristiques : le moine un peu gras s’essoufflera rapidement mais sa foi lui permet d’avoir une santé mentale solide alors que le pompier, très terre-à-terre, n’est pas prompt à voir des créatures hors du commun mais est physiquement résistant.

Tous ces personnages ont pour dénominateur commun le fait d’avoir croisé dans leur vie une certaine personne qui les mènera généralement à leur mort dans le but de ramener un « Ancien » à la vie pour que celui-ci prenne le contrôle de la terre.

En parallèle l’histoire met en scène une trinité d’Anciens : Chattur’gha, Ulyaoth et Xel’lotath respectivement dieu de la vitalité, de la magie, et du psychisme.

Ces trois Anciens sont gouvernés par Mantorok, dieu du chaos. Il est emprisonné dès le début du récit par un personnage (introduit très tôt) au profit de la libération et de l’invocation d’une des trois entités citées.

Sachant que chacun des Anciens « primaires » à l’avantage sur l’un et craint le troisième (système Pierre/Feuille/Ciseaux), notre but va être de convoquer l’Ancien dominant sur celui invoqué par l’antagoniste afin de lutter.

Je ne vais pas en dévoiler plus sur l’histoire du jeu pour plutôt vous parler du système de jeu.

Celui-ci est centré sur un « hub », le manoir Roivas. Elle n’aura accès qu’à quelques pièces avant de découvrir une page de chapitre. Durant le chapitre, vous débloquerez une capacité qui vous permettra, une fois que vous reprendrez le contrôle d’Alexandra, d’accéder à une nouvelle pièce ou de résoudre une énigme contenant la prochaine page de chapitre… Et ainsi de suite.

En jeu, votre personnage sera caractérisé par 3 jauges visibles à l’écran : rouge pour la santé, bleu pour la magie et verte pour la santé mentale. Cette dernière va particulièrement nous intéresser car une mécanique de gameplay s’articule autour.

À chaque rencontre avec une créature maléfique, votre jauge se fera entamer. Plus celle-ci est basse, plus votre personnage sera soumis à diverses hallucinations. Vous aurez le droit entre autres à du sang qui se mettra à dégouliner des murs, des bustes qui vous suivront du regard, des hallucinations auditives comme des cris d’enfants en pleurs ou des bruits de personnes toquant à la porte… Comme pour le scénario, j’évite de trop vous en dévoiler pour vous permettre de vous immerger complètement dans ce titre mais c’est LA grosse caractéristique du titre et je vous affirme que cela a été traité de bien belle manière ! À proprement parler, le jeu ne véhicule pas la peur en soi mais plutôt une ambiance angoissante, un régal !

Parlons maintenant du système de magie, fort intéressant. Celui-ci s’articule autour de trois facteurs :

L’alignement – Correspondant au type d’ancien invoqué

L’action – Correspond au moteur de cette magie

La cible – Correspond au destinataire du sort

Par exemple « Chattur’gha / Narokath / Santak » correspond à « Ancien (alignement vitalité) / Absorption / Soi » et vous permettra de restaurer un peu votre barre de vie, mais si au lieu de Chattur’gha vous choisissez Xel’lotath le sort restaurera un peu votre santé mentale !

Quel artefact choisir ?
Roberto, allumer le feu – cosplay

Le jeu possède dix runes sur quatre alignements possibles, mais il vous faudra trouver un codex par rune pour définir le sens de la rune. Sans celui-ci, vous aurez le droit à un magnifique « ? » en description de la rune. Il vous faudra trouver aussi le sortilège pour avoir la combinaison de runes à assembler. En revanche, rien ne vous empêche de jouer les apprentis sorciers ⚡ et de découvrir des sorts avant d’en avoir le sortilège en faisant vos propres combinaisons !

Une autre des spécificités de ce jeu est le système de visée.

Lors des affrontements, vous pourrez frapper avec le bouton « A », mais en enfonçant la gâchette « R » vous verrouillerez l’ennemi : une partie de son corps sera illuminée de blanc et vous pourrez alors choisir entre « Frapper » (à vous de rendre un ennemi aveugle en lui coupant la tête), ou « Inoffensif » en lui tranchant les bras le temps de s’occuper de ses petits camarades !

Oh, une rune

Malheureusement pour ce jeu, il y a aussi quelques frustrations à noter. Par exemple, si vous vous retrouvez encerclé par les ennemis, il est presque impossible de s’en défaire sans devoir recharger sa partie.

Si votre personnage meurt, c’est Game Over et retour direct à l’intro du jeu ! Pensez à sauvegarder souvent, chose possible dès que vous êtes dans un endroit sain et nettoyé des présences hostiles. Même constat pour les armes à feu dont l’utilisation reste anecdotique (sauf pour dégommer ces petites pestes de Trapper).

Au registre des petits couacs, on peut noter une technique un peu en retrait pour un jeu GameCube, mais pour sa défense, celui-ci était prévu sur Nintendo 64 et a été présenté pendant l’E3 1999 alors je lui pardonne.

Dire qu’il a été développé à la base sur N64

En revanche si les graphismes pêchent un peu, la musique et les bruitages sont eux d’une grande justesse, extrêmement bien choisis et véhiculant à eux seul une ambiance nécessaire à l’immersion dans ce titre !

À noter que le jeu possède une option 16:9ème et 60 Hertz, ce qui n’était pas une obligation ni même une habitude en 2002.

Comme vous avez pu le lire durant ce test je suis particulièrement fan de ce jeu (que j’ai eu en même temps que la console). Malgré quelques défauts, c’est un voyage au cœur de la folie pour empêcher l’humanité de sombrer qui vous attend !

Les plus

  • Cette ambiance !
  • Musique et bruitages au top
  • Interactivité entre les protagonistes
  • La gestion de la folie

Les moins

  • Une maniabilité perfectible
  • Graphiquement un peu léger
  • Quelques bugs de collision mais c’est pour chipoter

Accueil critique

Le jeu a été plutôt bien reçu et tourne autour de 90% selon gamerankings et metacritics, en revanche celui-ci a été boudé par les joueurs avec environ 440.000 copies distribuées à travers le globe.

CCC [Combien ça côte ?]

Fin 2020, il faudra compter une trentaine d’euros pour avoir un exemplaire de ce jeu complet.

Le Protips

Vous l’avez compris le jeu repose sur une trinité type Pierre/Feuille/Ciseaux, mais en explorant bien le jeu vous pourrez trouver la rune de Mantorok pour vos sorts, rune qui a l’avantage sur les trois autres Anciens !

Si vous recommencez le jeu vous aurez le choix entre 2 anciens dominants au lieu de trois. Faites le jeu une troisième fois pour faire l’aventure avec le dernier ancien dominant, et peut être que la fin du jeu sera différente…

Quick Facts

Le jeu a été présenté la première fois à l’E3 de 1999 sur Nintendo 64, mais il sortira finalement sur Nintendo GameCube deux ans plus tard (2001), Nintendo ayant demandé à décaler le jeu sur ce support.

Malheureusement le « faible » nombre d’exemplaires écoulés (environ 440.000 à travers le monde) a empêché le jeu d’avoir une suite. Deux campagnes Kickstarter ont même tenté de proposer une suite, mais sans succès…

Cependant le 23 décembre 2016, Nintendo a renouvelé ses droits sur cette marque, une suite/remake/portage probable ? Je l’espère !

Le mot de la fin

Ce jeu n’a malheureusement pas eu le succès mérité malgré des critiques presses positive, une superbe expérience psychologique aventure/horreur qui arrive à sortir de l’ombre des Resident Evil. Personnellement j’en suis très fan et il m’arrive assez souvent de le refaire !