WarioWorld (NGC) – Un jeu cupide

WarioWorld (NGC) – Un jeu cupide

6 juin 2022 Non Par Pedro

S’il y a bien un jeu Nintendo sur notre GameCube chérie qui passe sous les radars des joueurs lambda, c’est bien celui dont on va parler aujourd’hui. (Lui et Mario Superstar Baseball, mais chaque chose en son temps). Mais alors, comment se fait-il qu’un jeu Nintendo soit aussi peu connu ?? Pourquoi n’a t-il pas l’aura de son grand frère, le sacro-saint Warioland 4 ? Vaut-il les pu***** de 80 Euros que la côte claquée au sol exige ?? Vais-je un jour aimer les pains aux raisins ?? Tant de questions qui trouverons réponses dans les prochains paragraphes.





J’avais super hâte de tester pour vous ce jeu, parce que bon, secrètement, j’adore tester les trucs que peu de gens connaissent ! Des fois c’est des bonnes surprises, comme la superbe PSP Go (qui n’était pas si superbe quand personne ne voulait du full démat’) et des fois moins comme la N-Gage premier modèle et la plupart des jeux N-Gage. La question avec WarioWorld, ça va être de savoir pourquoi il n’est pas resté dans les mémoires, malgré des ventes plutôt bonnes qui lui valu de faire partie de la liste « Player’s Choice » ou « Choix des joueurs » si on veut parler Baguette bien cuite.





Déjà niveau premières impressions, on a déjà vu mieux. Primo, le scénario pourrait sérieusement figurer sur deux feuilles de PQ ou dans une pub pour des céréales, voyez plutôt (Mickey) : Il était une fois, un méchant diamant qui semait la terreur et fût enterré par des elfes de la forêt pour éviter une nouvelle cata’. Mais un jour, Wario le trouve et le ramène a son château ! Et PAF, le joyaux se réveille, tous les trésors de Wario se transforment en monstres tout en faisant disparaitre le château de Wario et ça fait des Chocapic ! Excusez moi, je crois que je m’égare…





Et donc deuxio, après littéralement 18 lignes de texte d’explication du scénario et 32 secondes de cinématiques, on est balancé cash dans un hub sans aucune consigne ni transition. C’est pas que je suis un noob, mais même si on est à l’aise avec les jeux-vidéos, ça fait quand même son petit effet Eco+ petit budget. Aussi, on connait donc le programme à l’avance : 4 mondes de… 2 niveaux +1 boss pour chacun… Et je casse le suspens de suite, il n’y a AUCUN niveau bonus supplémentaires post-game, ça sera donc court, très court et, donc trop court… Du genre, un coït avec Jean-Kevin…





NON JE DECONNE !! Jean-Kevin n’aura sans doute jamais la chance d’avoir un coït un jour ! (Wario Land 4, aussi plaisant soit-il, ne peut pas être considéré comme un coït audiovisuel. De toute façon, J-K ne joue qu’à Call of). En vrai, je dramatise un peu, car si on cherche à finir à 100% un niveau, il faut bien 30 à 40 minutes pour chacun d’eux.

(Ce qui N’EST au passage PAS DU TOUT PRATIQUE pour un enfant au temps de jeu limité ou un père de famille très occupé qui joue pendant la sieste de Mini-Pedro… hum hum…). Pas de quoi non plus faire des pains aux raisins de bonnes viennoiseries, mais on a quand même le droit à 5h30 de jeu au final, qui, si on le ramène aux fameux 80 euros, vous fait quand même 0,24cts la minute de jeu ou 1 euro les 4 minutes… ça calme n’est-ce pas ?





Bon, passé les premiers détails qui font taches, qu’est ce qu’on doit faire dans WarioWorld ?? Bah, il faut faire du Wario, et ça change des jeux classiques !! Il faudra donc traverser les niveaux en ramassant pleins de collectibles différents, voyez plutôt :

  • Les Joyaux rouges : 8 par niveaux, qui vous permettront de passer au niveau suivant. C’est le seul collectible obligatoire du jeu et ils sont obtenus en réussissant 8 mini-jeux de plateforme/puzzle dans chaque niveau. Concept très sympa.
  • Les cœurs dorés : Encore 8 par niveaux. Collectez-les tous et obtenez un précieux sésame : Un demi-cœur supplémentaire par niveau, et croyez-moi ça ne sera pas de trop parce qu’il vous arrivera de prendre des bonnes petites fessées par certains boss ou mini-boss
  • Des trésors : Toujours 8 par niveaux. Activez un bouton quelque part pour faire poper un coffre autre part dans le niveau. Ils sont par moment chauds à déclencher et à trouver, et ça permet de pousser l’exploration au maximum. Très bonne mécanique de gameplay.
  • Et enfin, les elfes aussi utiles que de la crème solaire pour Dracula ou qu’une serpillière pour ramasser la merde, qui vous donnerons des conseils plus ou moins moisis et permettront surtout d’influer sur la fin du jeu, dont on parlera plus tard dans ce billet.



Le concept du jeu est très chouette donc si on aime la collectionnite, et je sais que grand nombre d’entre vous ici sont des aficionados du concept. Donc on y va ? Tout est bien dans le meilleur des mondes ?? Pas si vite Sonic Labyrinth !





Je ne vous ai pas encore parlé de la partie graphique, qui, à première vue, quand on regarde les screenshots sur le net, ne donnent pas forcement plus envie que ça de se lancer dans WarioWorld… Et en jeu, ça se confirme malheureusement !! Déjà, c’est pas le jeu le plus beau du cube de jeu, mais surtout, c’est d’un plat… Les niveaux n’ont pas vraiment d’âme et de personnalité ! La forêt, la neige, la pyramide… c’est du brut de décoffrage, du vu et revu, et en plus les couleurs sont ternes et ça rend le tout un peu tristounet… On est loin des niveaux hauts en couleurs et en vie de Wario Land 4… (Oui, j’aime d’un amour inconditionnel Wario Land 4, il me fait toujours autant vibrer)





Je vous rassure de suite, le level design est lui vraiment sympa, ce qui permet de passer outre ces défauts qui seraient rédhibitoires en temps normal. Globalement d’ailleurs, tout ce qui touche au gameplay dans le jeu est plutôt réussi (ça a toujours été l’arme secrète de Nintendo de toute façon…) et c’est surtout lui qui donne envie de revenir sur le soft, et ce, même si on doit malheureusement dire adieu aux transformations de Wario, ce qui rend un peu plus plat le gameplay par rapport… à un Wario Land 4. (oui, encore lui). Sinon, au rayon des autres trucs sympa, on peut rajouter la musique qui colle globalement parfaitement à l’ambiance du jeu, avec une mention spéciale pour la musique du menu pause, très… originale et collant parfaitement au personnage :



On ne pourrait pas mieux résumer Wario !


Enfin, on a le droit à un boss et un mini boss pour chaque niveau, c’est très cool d’autant plus qu’il sont très originaux et sympa à dézinguer ! Du coup je m’attendais à un boss final épique, le combat contre le diamant maléfique qui demanderait de faire appel à toutes les techniques apprises jusque là et…. Bah non, je vous spoil un peu mais c’est pour votre bien : Le boss final est, à mon grand regret, une merde sans nom…

Le même pattern à 2 poil de cul près tout au long du combat, quelque soit sa barre de vie… Pour le côté épique on repassera, d’autant plus que, mini re-spoil, la fin du jeu ne casse pas 3 pattes à un connard, et on éteint notre cube de jeu un peu sonné par une fin Eco+, à l’image de ce qu’était le début d’aventure en somme…

Sans doute la faute à des réalisateurs pas énormément expérimentés dans les jeux d’aventure 3D, notamment Hitoshi Yamagami n’ayant produit alors que des puzzle game, compilation Game&Watch ou des jeux de sports, la plupart sur des consoles portables !… Drôle d’idée de confier la licence et un jeu 3D à un producteur de jeux exclusivement 2D… Ça explique peut-être la construction des niveaux, qui sont souvent horizontaux et verticaux, mais qui ont très peu de profondeur.





Alors bon, je sais que j’ai donné l’impression de dégommer le jeu, mais on est loin du compte, détrompez-vous ! WarioWorld est un bon jeu en soi, mais si je dois résumer le tout, je dirais que c’est un jeu au gameplay très sympa, malheureusement couplé à une technique trop en retrait. C’est dommage, parce qu’avec plus de contenu et une meilleure finition globale, le jeu aurait sans doute gardé sa place dans la mémoire et le cœur des joueurs.

Au lieu de ça, quand on évoque cet opus, on a souvent le droit à un magnifique « WarioWorld, c’est sur quoi ça ? ». Ça vaut de loin pas les 80€ demandés mais malgré tous ces petits défauts, WarioWorld est un titre à essayer au moins une fois dans sa vie de joueur tant il est unique dans la ludothèque Nintendo. Allez-y, vous allez passer un bon moment, je vous le garantis. Et ce que je vous garantis aussi, c’est que je n’aimerais JAMAIS les pains aux raisins et le trucs aux raisins secs. Qui a eu l’idée de merde de mettre des raisins secs à la place des délicieuses pépites de chocolats… Quel connard…

La note de Pedro : 7/10


Je tiens à remercier Pedro de https://oldiespedroboy.wordpress.com/ pour son test qu’il a rédigé pour ce site ! N’hésitez pas à allez faire un tour sur son site !

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